Étape 6 : Yenne – Saint-Genix-sur-Guiers (24km)
C’est une étape sportive, le plat n’existe pas ! Depuis Yenne et les berges du Rhône, les randonneurs rejoignent Saint-Genix-sur-Guiers en ayant à franchir le Mont Tourbier, culminant à 880mètres d’altitude. Toute la première partie de l’étape est consacrée à l’ascension sur un chemin boisé à flanc de montagne avant de redescendre sur les rives du Guiers. Côté patrimoine, la chapelle Note-Dame de la Montagne, clin d’œil à la basilique de Fourvière de Lyon, mérite de s’y arrêter. A l’arrivée, une brioche aux pralines de Saint-Genix récompense les efforts du jour !
Depuis le bourg de Yenne, le chemin amène les randonneurs sur les berges du fleuve par l’avenue du Rhône avant d’entamer la longue ascension journalière qui les mènera jusqu’au mont Tournier à 855m d’altitude sur environ 15km.
Pour débuter, les marcheurs rejoignent rapidement la chapelle Notre-Dame-de-la-Montagne qui offre un superbe panorama sur le Rhône alors encaissé dans le défilé Pierre-Châtel. La chapelle est encastrée au pied d’une tour conique composée de gros blocs de pierre brutes. Au sommet de la tour, un piédestal accueille la statue de la Vierge, réalisé par Joseph Fabisch qui, quelques années plus tôt, a réalisé la Vierge de la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon. Cette chapelle en est une réduction.
Passé ce site, le GR® trace sa voie à flanc de montagne, à travers bois pendant quasi la totalité de l’ascension. L’ambiance est très agréable et apaisante même si la montée peut sembler difficile, d’autant plus avec le sac sur le dos. Ici, la nature est sauvage, l’urbanisme totalement absent. Des ouvertures paysagères multiples permettent de profiter du fleuve et de son environnement que l’on suit, ponctuellement, depuis Genève. C’est la dernière étape et les derniers points de vue avant le retrouver pour l’enjamber au sud de Lyon.
La chemin franchit, durant cette grimpette, la croix de Chevru puis le bois de Glaize avant de rejoindre le point culminant de l’étape, le Mont Tournier. Pas de panorama au sommet mais un dernier point de vue s’offre aux randonneurs 200 mètres à peine son franchissement.
C’est la fin de l’ascension pour la journée et tout le reste de l’étape se fera en descente. Le chemin permet de rejoindre, dans un premier temps le petit village de Saint-Maurice-de-Rotherens, point de croisement du GR65 avec le GR9 (1000 km d’itinéraire du Jura à la Méditerranée et voie de pèlerinage pour rejoindre Assises en Italie). La commune est également marquée par le personnage de Roberto Clemens Galletti di Cadilhac, connu comme un pionnier de la télégraphie sans fil. Un éco-musée lui est consacré au cœur du village et on peut voir l’endroit d’où étaient accrochées ses antennes harpes au site « des Fils ». Le chemin continue en descente permanente pour rejoindre le point d’étape du jour à Saint-Genis-sur-Guiers. Pour y arriver, les marcheurs sont amenés à traverser le village de Grésin puis le ruisseau de Trusion avant de bifurquer à droite. Ils arrivent alors sur Pigneux où la chapelle mérite le détour pour la présence de 3 coquilles qui permettent de rappeler à chacun que nous sommes ici sur un chemin de pèlerinage et pas n’importe lequel, le chemin de Compostelle. Arrivé à Saint-Genix, lieu situé au bord du Guiers juste avant que cette rivière ne se jette dans le Rhône, il fait bon profiter du village et de se détendre après cette étape difficile. Il est également bon de saisir l’occasion pour faire une étape gastronomique et déguster, après le vin des jours précédents, le gâteau de Saint-Genix, une brioche aux pralines qui fait la renommée du village. A savoir que dés le lendemain, en franchissant la rivière, les voyageurs quitteront définitivement les Savoies pour entrer en Isère et rejoindre, dans plusieurs jours, le Massif-Central.
Points d'intérêt
La chapelle Notre-Dame de la Montagne
La chapelle domine le Rhône et la ville de Yenne. Construite au XIXème siècle, elle est dédiée à la Vierge. Sa statue monumentale sculptée par J. Fabisch est une réplique de la vierge du clocher de la chapelle de Fourvière à Lyon.
La chapelle est encastrée dans un dôme massif formé de gros blocs de pierre brute qui sert de socle à la statue de la Vierge. La façade est simple, surmontée d’un fronton triangulaire et percée d’une porte de forme ogivale. A l’intérieur se trouve un autel de marbre blanc et une petite statue de l’Immaculée-Conception. La nef est couverte d’une voûte d’ogives.
La statue monumentale, érigée grâce aux offrandes de la population, est en fonte peinte en blanc avec des ornements dorés. Elle a été fondue par M. Villard de Lyon.
La décision de construction de cet édifice est prise à la suite de la mission de 1863 donnée à Yenne par les Jésuites, le curé Calloud désirant en effet qu’un monument dédié à la Vierge perpétue le souvenir de cette mission. Le chemin d’accès est réalisé en 1864, suivi de la construction de la chapelle. L’inauguration a lieu en juillet 1866 en présence des évêques de Belley et de Saint-Jean de Maurienne. Une grande procession populaire dans les rues de Yenne, depuis l’église jusqu’à la chapelle, porte la petite statue de l’Immaculée-Conception qui doit être déposée dans la chapelle.
Le Mont Tournier (Wikipédia)
Le mont Tournier est un chaînon montagneux situé dans l’Avant-Pays savoyard, dans le département de la Savoie, en France. Il culmine à 877 m d’altitude.
Du côté ouest, il domine abruptement le Rhône, depuis la cluse de La Balme jusqu’aux abords de Saint-Genix-sur-Guiers. Sur le côté est, il appartient au bassin versant du lac d’Aiguebelette.
La commune principale est Saint-Maurice-de-Rotherens.
Le chaînon s’affaisse vers le sud, jusqu’à La Bridoire. C’est dans cette partie sud que l’on trouve des grottes qui auraient été utilisées par le célèbre contrebandier Mandrin. Les cols du Banchet et de la Crusille permettent de passer le chaînon d’est en ouest.
D’un point de vue géologique, le mont Tournier peut être considéré, avec la chaîne de l’Épine, comme l’extrême sud du massif du Jura.
Le gâteau de Saint-Genix : entre légende et tradition (site de la commune de St Genix)
L’origine de cette pâtisserie est liée à la légende de Sainte Agathe, martyre sicilienne du IIIème siècle. Comme cette jeune chrétienne repoussait ses avances, le proconsul romain voulut lui faire abjurer sa foi sous la torture, mais en vain. Agathe eu les seins coupés mais ils repoussèrent miraculeusement le lendemain. Enfin quand elle monta sur le bûcher, la terre trembla, tuant ses bourreaux. La Savoie s’appropria cette légende lors du rattachement de la Sicile au Duché (en 1713) et les femmes prirent l’habitude de confectionner un gâteau en forme de sein le 5 février, jour anniversaire de la sainte.
Vers 1860, Saint-Genix s’entoure d’une notoriété considérable grâce au gâteau Labully, du nom de ses créateurs, Pierre LABULLY et sa femme Françoise GUILLAUD, qui apportent la recette du célèbre dessert. Depuis cette époque, le gâteau Labully, devenu au fils des ans “gâteau de Saint-Genix”, est fabriqué selon une recette transmise de père en fils. Cette brioche fourrée de pralines entières fait de Saint-Genix-sur-Guiers un passage obligé pour tous les gourmands de la région et la renommée de la ville.