Le Ternay, la rivière qui traverse Saint-Julien, fit tourner jadis des moulins à grain et à huile ainsi que des meules de pierre pour l’aiguisage des armes blanches, d’où le nom Molin Molette. Par la suite, cette force hydraulique fut utilisée par les usines de tissage de soie naturelle, activité qui déclina jusqu’à la fermeture du dernier tissage, il y a une dizaine d’années. De ce passé industriel, il est resté de belles fabriques du XIX° siècle qui ont été réhabilitées et investies notamment par des métiers liés à l’art et au spectacle.
Depuis Saint-Julien-Molin-Molette, le chemin emprunte la montée du calvaire et grimpe ensuite tranquillement à travers champs jusqu’au col du Banchet où le randonneur entame sa descente jusqu’à la petite ville de Bourg-Argental où il fait bon prendre un moment en terrasse pour se dégourdir les jambes avant de repartir. Au loin, on peut apercevoir le Col du Tracol, destination de la journée.
La seconde partie de cette étape, à la sortie de la ville empruntera l’ancienne voie de chemin de fer sur plusieurs kilomètres. Cette voie, c’est la Via Fluvia car elle relie, les berges de la Loire à proximité du Puy-en-Velay aux berges du Rhône et à la ViaRhôna. Les rails ont été supprimés, les train ne passent plus mais on peut désormais y croiser des vélos, des marcheurs et d’autres grands voyageurs.

Après ces quelques kilomètres en pente douce, le chemin quitte la voie pour entamer la montée jusqu’au Col du Tracol à travers la forêt de Taillard – où les plus curieux pourront s’intéresser au sentier d’interprétation récemment installé. Dans cette forêt, il est un arbre remarquable que les hommes n’ont pas eu le cœur de couper, le géant de Taillard : un sapin vieux de 200 ans qui toise les visiteurs de ses 49 mètres de haut ! On le repère facilement près de l’abri d’Aiguebelle, une cabane qui accueille les marcheurs. Le chemin se poursuit ensuite jusqu’aux Sétoux. Tout au long de ce chemin, le randonneur pourra profiter des multiples fenêtres paysagères à travers les arbres donnant notamment sur le dernier village du Pilat traversé par le GR : Saint-Sauveur-en-Rue. Les habitants y sont nommés les « picatios d’ânes » traduisez « Pique cul d’ânes ». En effet dans le passé, leur concours était nécessaire pour faire avancer ces bêtes lourdement chargées de sacs de sel sur la route escarpée du col du Tracol.

Point de vigilance : Si, en quittant la Via Fluvia pour le col du Tracol, les jambes sont lourdes, il est recommandé de rejoindre le village de Saint-Sauveur-de-Rue pour faire étape.